Les amis du pommier : Associations et conseils

Une des premières découvertes que nous avons faites, en nous intéressant à la permaculture, ce sont les associations de plantes entre elles, afin de protéger les fruitiers des visiteurs indésirables. En effet souvent à cause de ravageurs, nous avons constaté que les fruits ont du mal à arriver à maturité…

Bien entendu, hors de question de traiter chimiquement. Cet automne, nous tentons donc les bonnes associations de plantes répulsives et de fleurs. Après un an de lecture fructueuse, nous passons à la mise en pratique dans l’espoir de favoriser le beau, le bon et l’utile.

Le premier fruitier qui ne donne rien dans notre jardin, c’est le pommier. Nous avons essayé plusieurs espèces. Rien n’y fait : les pucerons, les chenilles et autres ravageurs s’attaquent à nos pommiers.

Nous avons aujourd’hui 5 pommiers ; le premier entre le cognassier et le prunier (quetsches),  variété Reine des reinettes (octobre à janvier, fruits jaune et rouge à chair sucrée et parfumée) et 4 nouveaux pommiers de variétés anciennes et rustiques (provenant de chez Christophe Delay à Estrablin en Isère) ont été plantés dans le nouveau jardin :

– pommier ALFRED Jolibois (rouge, rustique de mars à mai, demi tardive)

– pommier Freyberg  ( fruit très sucré, très parfumé, novembre à février, floraison moyennement tardive)

– pommier Sainte Germaine (ou de l’Estre ou Comte) variété rustique, chair croquante, de décembre à avril à floraison moyennement tardive)

– pommier Reinette d’Armorique (offert par ‘’Jolie Maman’’, Nicole) pour l’anniversaire de David, variété rustique jaune rosée

Autour du tronc du premier pommier, dans l’ancien verger, nous avons planté un pied d’absinthe, un pied de rue, un pied de balsamite (ou menthe-coq) en automne 2016 en triangle.

L’absinthe ( Artemesia absinthum) a des vertus répulsives contre les insectes ravageurs et en particulier les pucerons. Elle monte à plus de 1 m de haut le long du tronc du pommier et envahit tout l’espace, il faut la contraindre : c’est une vivace. On peut la marcotter très facilement ou faire des boutures. Elle ne craint pas la sécheresse mais elle s’épuise vite, il faut la changer tous les 3 ans et lui donner à manger (compost).

Elle est utile contre les pucerons, les piérides, tenthrèdes.

La rue (Ruta) a une odeur puissante et amère. C’est une vivace très rustique et résistante à la sécheresse; elle est bleue et monte à 50 cm. Elle est répulsive contre les serpents, les insectes, les chats et surtout les pucerons.

On peut la bouturer facilement, elle ne craint pas grand-chose, il faut lui donner du compost à la sortie de l’hiver et rabattre ses tiges pour stimuler la repousse. Mais attention, il faut porter des gants, son feuillage est photo sensibilisant.

La balsamite ou appelée menthe-coq (tanacetum balsamita) est une vivace anti fourmi assez haute :  plus de 1 m en grandes touffes à odeur de menthe type chewing-gum. Elle est extrêmement résistante à tout. On peut prélever des éclats de la touffe pour la multiplier.

En été, sa floraison attire et nourrit la faune auxiliaire (chrysope, guêpes prédatrices, syrphes et carabes qui aiment se cacher dans son feuillage).

Premiers résultats très enthousiasmants : au printemps, pas de fourmi ni de pucerons sur cet arbre, l’arbre était couvert de fleurs en mars, nous avons eu 3 petites pommes, waouhhh . Bon, pas trop de bonnes nouvelles d’un coup. Afin de rester concentrés, à cause des dernières gelées au moment de la floraison, nous n’avons pas pu constater les bénéfices.

Par conséquent, au printemps 2018 nous allons placer ces 3 plantes autour des 4 autres pommiers et voir les effets à plus long terme.

Mais les plantes répulsives ne sont qu’un élément, nous avons commencé ce printemps, toujours autour du premier pommier, à planter des fleurs pour attirer les insectes auxiliaires :

  • L’achillée millefeuille couleur paprika (photo de l’article), (herbe aux mille vertus), qui est un refuge pour tous les insectes ; elle attire les syrphes, les chrysopes, les ichneumons, les carabes, les vers luisants. Elle est aussi très mellifère.

La nature étant généreuse, et nous novices, nous nous sommes aperçus, après quelques mois, que cette plante existait déjà à profusion à l’état sauvage dans le jardin (mais à fleurs blanches).

  • Nous avons également mis un pied de lavande qui attire les insectes auxiliaires et Elle est aussi répulsive par la diffusion d’arômes puissants.

Cet automne, et ce printemps 2018, pour aller au bout de cet essai,  voici ce que nous souhaiterions mettre autour des pommiers :

  • De la phacélie (un engrais vert) pour apporter à manger à toutes ces plantes, et qui attire les insectes pollinisateurs.
  • Des anthémis tinctoria (camomille des teinturiers) que je n’ai pas encore trouvée ; très florifère, c’est le paradis des guêpes, mouches parasitaires qui posent leurs œufs dans les chenilles qui menacent les arbres. Les carabes profitent de leurs feuillages.
  • Des pastels des teinturiers (que je n’ai toujours pas trouvés) (Isatis tinctoria) attirent les insectes auxiliaires. C’est une des premières plantes à fleurir en mai qui les nourrit : nos alliés ailés pourront donc pondre à côté des pucerons (leur garde-manger).
  • Des centaurées (bleuet sauvage), plante très attrayante pour les insectes. Ce sont des vivaces qui resteront en place.
  • De la carotte sauvage, ou pas, une alliée très précieuse pour attirer la faune auxiliaire et se débarrasser des nuisibles et elle aide à lutter contre le vers de la pomme (carpocapse)
  • Du raifort pour son action répulsive contre la moniliose.
  • De la ciboulette ou de la cive, contre la tavelure.
  • Et bien sûr de l’ail au pied de tout fruitier.

Cela devrait être assez touffu sous les pommiers, mais le sol ne sera pas à nu, conformément à ce qui est préconisé en permaculture, avec des plantes à racine qui draineront le sol, apporteront de l’humus et de bonnes bactéries. Le rendu devrait être sympa.

Du boulot en perspective !!

Bibliographie

  • Revue les 4 saisons et les hors-séries de Terre Vivante
  • Mariages réussis de Brigitte Lapouge-Déjean aux éditions Terre Vivante
  • Les bonnes associations de plantes de Claude Bureaux aux éditions Ulmer
  • Créer son jardin d’aromatiques bio, aux éditions Terre Vivante
  • Jardiner bio healthy hors série n 23 titre jardiner bio

3 Comments on “Les amis du pommier : Associations et conseils”

  1. Bonjour,
    J’espère que vous avez trouvé les plantes que vous cherchiez depuis que vous avez écrit l’article :o)
    Je me rend compte que vous êtes vous aussi en Isère ces articles prennent encore plus de sens pour le coup !
    Merci beaucoup pour ces partages.
    Bonne continuation à vous

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